Quelques symboles de la cérémonie d'ouverture des JO
Avant de m'en retourner à l'objectif initial de ce blog (pour mémoire : donner des éléments pour comprendre la Chine à l'heure des Jeux Olympiques) je vous propose un début de grille de lecture pour la cérémonie d'ouverture des JO : elle était truffée de symboles et de références qui sont souvent passés quelques kilomètres au-dessus des commentateurs. Exemples :
Un symbole : Les nations chinoises portent le drapeau
Voilà qui m'oblige à anticiper sur un article à venir !
La Chine n'est pas un État-nation. Elle s'est bâtie par l'intégration progressive de peuples d'origines différentes, tant et si bien qu'aujourd'hui elle compte 56 nations ou ethnies. Chaque ethnie conserve une part d'originalité : costumes et traditions bien sur mais aussi langues, il y en a 54 en Chine.
L'ethnie Han est largement majoritaire : elle représente près de 92% de la population chinoise, la plupart des 55 autres, les "minorités", sont depuis longtemps sinisés mais certaines ne se reconnaissent pas dans l'Etat chinois : les tibétains ou les ouïghours, par exemple. Les minorités font théoriquement l'objet d'une discrimination positive et bénéficie de certains privilèges (par exemple des assouplissements de la politique de l'enfant unique) mais elle reste largement en marge du développement de la Chine.
Mise à jour le 14/08 : On apprend aujourd'hui que ces enfants étaient tous des Han simplement déguisés pour l'occasion. Finalement, cette scène était tout le contraire de ce qu'elle devait représenter.
Une référence historique : Les expéditions de Zheng he
Une scène symbolisant des bateaux évoque les expéditions de Zheng He.
Zheng He, on en revient au au paragraphe précédent, était issue de la minorité Hui, il était donc musulman. Entré comme Eunuque à la cours impériale, il gravit les échelons jusqu'à devenir amiral de la flotte au tout début du XVeme siècle. Des centaines de navires sont construits et de grandes expéditions sont lancée sous ses ordres. Zheng He lui-même effectuera sept voyages qui le mèneront jusqu'en Afrique de l'est sur des bateaux bien plus impressionnants en taille et en technologie que ceux qui sont construits en Europe à la même période.
Ces expéditions, même si elles sont sans lendemain, restent un motif de fierté pour la Chine.
Une référence culturelle : Kuafu poursuit le soleil.
Vous aurez certainement noté la curieuse façon d'allumer la flamme olympique : Li Ning courant dans les airs derrière un cercle de lumière. Cette scène fait allusion à l'histoire de Kuafu poursuivant le soleil.
Autrefois, dit-on, le soleil avançait bien plus vite qu'aujourd'hui, les journées étaient courtes et les nuits interminables, la vie était très difficile. Un jour, un homme du nom de Kuafu voulut changé cette situation, il hurla en direction du soleil : "Hé bien, paresseux ! Tu te lèves bien tard et tu te couches bien tôt. Est-ce que c'est ce que tu appelles un travail sérieux ?"
Le soleil ne lui répondit pas, alors Kuafu prit un bâton et s'élança à sa poursuite. Il le poursuivit longtemps, le gagnant peu à peu de vitesse. Mais plus il s'approchait plus il souffrait de la chaleur, et avant d'avoir pu atteindre le soleil, Kuafu mourut de soif.
On l'aura compris, en concluant ainsi son spectacle Zhang Yimou fait ici l'éloge du sacrifice individuel et de la tenacité. Le choix de Li Ning, un sportif enrichi dans les affaires, pour incarner Kuafu est aussi très symbolique.
Un symbole : Les nations chinoises portent le drapeau
Voilà qui m'oblige à anticiper sur un article à venir !La Chine n'est pas un État-nation. Elle s'est bâtie par l'intégration progressive de peuples d'origines différentes, tant et si bien qu'aujourd'hui elle compte 56 nations ou ethnies. Chaque ethnie conserve une part d'originalité : costumes et traditions bien sur mais aussi langues, il y en a 54 en Chine.
L'ethnie Han est largement majoritaire : elle représente près de 92% de la population chinoise, la plupart des 55 autres, les "minorités", sont depuis longtemps sinisés mais certaines ne se reconnaissent pas dans l'Etat chinois : les tibétains ou les ouïghours, par exemple. Les minorités font théoriquement l'objet d'une discrimination positive et bénéficie de certains privilèges (par exemple des assouplissements de la politique de l'enfant unique) mais elle reste largement en marge du développement de la Chine.
Mise à jour le 14/08 : On apprend aujourd'hui que ces enfants étaient tous des Han simplement déguisés pour l'occasion. Finalement, cette scène était tout le contraire de ce qu'elle devait représenter.
Une référence historique : Les expéditions de Zheng he
Une scène symbolisant des bateaux évoque les expéditions de Zheng He.Zheng He, on en revient au au paragraphe précédent, était issue de la minorité Hui, il était donc musulman. Entré comme Eunuque à la cours impériale, il gravit les échelons jusqu'à devenir amiral de la flotte au tout début du XVeme siècle. Des centaines de navires sont construits et de grandes expéditions sont lancée sous ses ordres. Zheng He lui-même effectuera sept voyages qui le mèneront jusqu'en Afrique de l'est sur des bateaux bien plus impressionnants en taille et en technologie que ceux qui sont construits en Europe à la même période.
Ces expéditions, même si elles sont sans lendemain, restent un motif de fierté pour la Chine.
Une référence culturelle : Kuafu poursuit le soleil.
Vous aurez certainement noté la curieuse façon d'allumer la flamme olympique : Li Ning courant dans les airs derrière un cercle de lumière. Cette scène fait allusion à l'histoire de Kuafu poursuivant le soleil.Autrefois, dit-on, le soleil avançait bien plus vite qu'aujourd'hui, les journées étaient courtes et les nuits interminables, la vie était très difficile. Un jour, un homme du nom de Kuafu voulut changé cette situation, il hurla en direction du soleil : "Hé bien, paresseux ! Tu te lèves bien tard et tu te couches bien tôt. Est-ce que c'est ce que tu appelles un travail sérieux ?"
Le soleil ne lui répondit pas, alors Kuafu prit un bâton et s'élança à sa poursuite. Il le poursuivit longtemps, le gagnant peu à peu de vitesse. Mais plus il s'approchait plus il souffrait de la chaleur, et avant d'avoir pu atteindre le soleil, Kuafu mourut de soif.
On l'aura compris, en concluant ainsi son spectacle Zhang Yimou fait ici l'éloge du sacrifice individuel et de la tenacité. Le choix de Li Ning, un sportif enrichi dans les affaires, pour incarner Kuafu est aussi très symbolique.