Nouvelle catégorie : le légisme

Publié le par dibo

J'introduis aujourd'hui une nouvelle catégorie d'articles qui correspond à un mouvement de la pensée chinoise que j'avais jusqu'ici indûment assimilé au confucianisme : le légisme.

Pourquoi le faire maintenant et pourquoi en parler ?

Parce que le légisme a des résonnances encore aujourd'hui et parce que les débats qu'il a sucité sont d'actualité.

Qu'est-ce que le légisme ?
En réaction au taoïsme et au confucianisme, le légisme se veut pragmatique. Il s'intéresse peu aux rites ou aux traditions et place la loi au centre du système politique.
Chez les confucianistes, le souverain tire son pouvoir de l'adhésion qu'il suscite par sa bonté, son exemple suffit à fédérer le peuple et à le rendre meilleur. Pour les légistes, le souverain n'a pas besoin de cette légitimité, mais il ne peut garder son pouvoir que s'il parvient à mettre en place et de faire respecter un système de lois efficace.
Pour cela, il doit mettre tout le système étatique au service de sa loi, et les punitions qui matérialisent l'autorité de la loi doivent être suffisament dures pour que chacun les craigne.
En pratique, l'application de la doctrine légiste a donné lieu à des systèmes totalitaires et barbares, dont le principal exemple est l'éphémère dynatie Qin.

En quoi est-ce d'actualité ?
Le légisme en lui même a décliné rapidement car excessif. Mais l'obsession de la loi et la tentation de faire de la dureté des punitions le seul remède au crime demeurent.
A (trop) grands traits, on pourrait dire que le débat entre légisme et confucianisme se retrouve parfois de nos jours dans le débat droite-gauche.

Publié dans Culture

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B
Sur le légisme, il faut lire (en partie, c'est gros) Han Fei Zi, le Tao du Prince, traduction par Jean Lévi du grand maître du légisme : Han Fei. Les légistes sont en réalité proches du taoisme. Leur référence, c'est Laozi.Au niveau politique, on pourrait aussi bien dire qu'ils ont une dimension "progressiste". En effet, leur doctrine centrale implique la publicité de la loi, qu'elle soit copnnue de tous, et que même le Souverain y obéisse. Ce qui est la condition d'un "Etat de Droit", alors que l'Empire était à l'époque soumis au bon vouloir de l'Empereur, à l'arbitraire, en l'absence de lois positives écrites. Si la loi n'existe pas, n'importe quel acte peut devenir un crime.Le programme légiste n'a jamais été appiliqué: si Qin Shi Huangdi a commencé par écouter Han Fei, ca l'a vite fatigué et il l'a envoye mourir dans une oubliette
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